Le rôle-clé des municipalités dans la vitalité de la francophonie néo-brunswickoise

Depuis la réforme de la gouvernance locale, Memramcook, Belle-Baie, Kedgwick et Tracadie, entre autres, se présentent comme des exemples à suivre en adoptant des politiques linguistiques. La SANB applaudit ces initiatives structurantes pour la pérennité de la langue française.

Petit-Rocher (NB), 28 mars 2024. La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) désire féliciter publiquement le Village de Memramcook, hôte du lancement officiel de la Semaine provinciale de la fierté française (SPFF), le 18 mars dernier. Durant cet événement festif à l’école Abbey-Landry auquel assistait la SANB, le Maire de Memramcook, M. Maxime Bourgeois, a présenté deux initiatives pour préserver le caractère acadien et francophone de sa municipalité : une politique linguistique et un arrêté sur l’affichage commercial. Par ce geste, le conseil municipal contribue à préserver le caractère acadien et francophone de la Belle Vallée, tout en respectant les obligations linguistiques prévues dans la loi pour la minorité anglophone. La SANB profite donc de la fin des Rendez-vous de la Francophonie (du 1er au 31 mars), un mois consacré à la célébration de la langue française, pour applaudir le Village de Memramcook de cette excellente nouvelle, ainsi que toutes les municipalités qui ont, elles aussi, à cœur d’embrasser fièrement leur identité francophone et acadienne.

Memramcook n’est pas la première municipalité dans la province à se doter d’une politique linguistique et d’un arrêté sur l’affichage commercial. Récemment, Tracadie et Kedgwick ont aussi adopté ces mesures, alors qu’elles sont à plus de 95 % francophones. La ville de Dieppe a mis à jour sa politique linguistique l’an dernier, alors que depuis une quinzaine d’années, elle possède un arrêté sur l’affichage commercial pour assurer la présence égale du français. Bathurst et Moncton, quant à elles, s’affirment comme villes bilingues depuis des décennies, mais sans règlementation sur le bilinguisme obligatoire dans l’affichage commercial. Soulignons que la langue de service et d’affichage dans les entreprises privées ne sont (généralement) pas couverts par la Loi sur les langues officielles, ce qui met en lumière le rôle crucial des municipalités sur le paysage linguistique des régions francophones et acadiennes.

Memramcook, quant à elle, compte désormais plus de 20 % d’anglophones, ce qui a eu pour effet automatique de lui donner des obligations linguistiques envers ces derniers, en vertu de la Loi sur les langues officielles. C’était donc d’autant plus important (et méritoire) d’exposer clairement les règles qui encadreront les communications et la langue de service de la municipalité, ainsi que l’affichage commercial, afin d’en préserver le caractère foncièrement acadien et francophone. Depuis le dernier recensement, on constate une augmentation du nombre d’anglophones dans certaines villes et villages traditionnellement francophones, ce qui risque d’entraîner davantage de situations démographiques comme celle de Memramcook. L’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, qui gère un fonds incitatif à l’affichage et aux politiques linguistiques pour ses membres, a exprimé son souhait que le seuil soit rehaussé à 30 %, au lieu de 20 %. La SANB donne son appui à l’AFMNB, et ajoute qu’une notion d’asymétrie devrait possiblement être incluse dans la loi, car seule la langue française est en danger dans la province. Mais toutes les municipalités, même très homogènes linguistiquement, devraient songer à se prévaloir de leur prérogative comme Memramcook et les autres municipalités citées.

« C’est l’exemple de Belle-Baie qui a le plus défrayé les manchettes ces deux dernières années », explique Madame Arseneau-Sluyter. « Cette nouvelle entité municipale, où est situé le siège social de la SANB, possède une minorité d’à peine 8 % d’anglophones; or, certaines personnes exigeaient qu’elle se bilinguise pour cette raison. Avec courage, le maire Daniel Guitard a pris le taureau par les cornes et son conseil a adopté une politique linguistique pour asseoir la prédominance du français dans la quatrième plus importante municipalité francophone de la province. Un exemple à suivre! Et qui démontre qu’au fond, il vaut mieux prévenir que guérir, comme on dit. »

La SANB invite donc toutes les municipalités francophones et bilingues, peu importe la proportion qu’y occupent les locuteurs de l’autre langue officielle, à saisir la balle au bond et à s’assurer de la prédominance du français dans les services publics et dans l’affichage commercial. Il en va de l’avenir de nos collectivités acadiennes. Du Nord-Ouest au Sud-Est en passant par la région Chaleur et la Péninsule acadienne, des municipalités ont montré la marche à suivre. La SANB, fidèle à sa mission de défense et de promotion des intérêts de la communauté francophone et acadienne, salue le travail exceptionnel de l’AFMNB et de ses membres dans la promotion et de la protection de la langue française, et leur réitère son appui.

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