Ambulance NB - La SANB demande l'heure juste du GNB

Depuis de nombreuses années, la question du non-respect d’Ambulance NB (ANB) à l’égard de ses obligations linguistiques en vertu de la Loi sur les langues officielles ne cesse de faire les manchettes dans les journaux de la province. D’ailleurs, les médias ont encore une fois fait la lumière la semaine dernière sur un nième cas où ANB n’a pas su respecter ses obligations de fournir un service de qualité égale en langue française lors d’un incident survenu dans un foyer de soins dans la région de Cap-Pelé.  

Selon les propos d’ANB, reportés dans l’Acadie Nouvelle le 27 juillet, aucun ambulancier bilingue n’était disponible sur le territoire au moment de l’appel, ce qui explique pourquoi trois ambulanciers unilingues ont été envoyés pour venir en aide à une patiente unilingue francophone à la résidence Castel des flots bleus, à Cap-Pelé. Cette tournure d’évènements a engendré beaucoup de stress pour la patiente ainsi que sa famille, qui a dû servir d’interprète lors de l’intervention des ambulanciers.

Alors que personne ne remet en cause le dévouement ni les habiletés des ambulanciers présents, cette affaire nous force de remettre en question les démarches prises par ANB et par la province pour faire en sorte que les droits constitutionnels des Acadiens, Acadiennes et francophones de cette province soient respectés en matière de santé. La SANB demande donc au gouvernement provincial et à ANB de publiquement donner l’heure juste en ce qui a trait aux efforts pris pour assurer un service de qualité égale dans les deux langues officielles sur l’ensemble du territoire.

La SANB demande l’heure juste

« La situation récemment survenue à Cap-Pelé démontre encore une fois l’incapacité d’ANB, et par extension le gouvernement provincial, de prendre en main ses obligations linguistiques en matière de santé », souligne Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB. « En 2017, ANB avait publié des statistiques qui démontraient de grandes lacunes au niveau du bilinguisme de sa main-d’œuvre et les compétences linguistiques requises de ses employés. »

Selon une ordonnance émise en 2018, ANB se doit de publier des statistiques en ce qui a trait aux efforts pris pour assurer un service de qualité égale dans les deux langues officielles sur l’ensemble du territoire, ce qui n’a pas été fait depuis 2017. Sans obtenir les chiffres mis à jour d’ANB, il est difficile de voir s’il y a eu des progrès sur ce plan.

« À la lumière des évènements récemment survenus à Cap-Pelé, nous nous posons la question à savoir combien d’autres cas du genre ne sont pas rapportés », a conclu le président Doucet.

Obligations linguistiques « insuffisantes, injustes », Serge Brideau

Selon Serge Brideau, vice-président de la SANB et ancien ambulancier d’ANB, les obligations linguistiques actuellement en vigueur chez ANB ne répondent pas adéquatement aux besoins de la communauté acadienne et francophone de la province.

« Les employés d’ANB et autres employés gouvernementaux se font dire qu’un niveau 2+ suffit dans leur langue seconde pour être considérés bilingues », affirme le vice-président Brideau.

« Toutefois, ayant travaillé pendant 8 ans comme ambulancier, je peux vous assurer que le niveau 2+ est totalement inacceptable pour offrir des services de qualité à une personne en situation de crise. Si Monsieur Higgs devait se faire soigner par un ambulancier franco qui lui parle en anglais au 2+, il comprendrait tout de suite que c’est nettement insuffisant pour ce genre de travail. En tant que société, on doit insister sur un niveau de compétence plus élevé qu’un 2+ », ajoute le vice-président.

L’ancien ambulancier souligne également que le système actuel décourage le bilinguisme chez les employés d’ANB, en raison de la charge supplémentaire engendrée par le fait d’être bilingue.

« En ce moment, aucun incitatif n’est mis en place par ANB pour promouvoir le bilinguisme chez les ambulanciers. D’ailleurs, en raison de la pénurie de main-d’œuvre bilingue, les ambulanciers bilingues se voient très souvent accorder une charge supplémentaire, sans augmentation de paye, en raison de leurs compétences linguistiques. À me mettre dans les souliers d’un ambulancier unilingue anglophone, je ne voudrais pas apprendre la langue non plus : pourquoi prendre le temps d’apprendre la langue, pour ensuite se faire doubler son travail, sans que ce soit reflété dans la paye ? Le système est tout simplement injuste », conclut le vice-président Brideau.

Pour le moment, la SANB ne prévoit pas poursuivre ce dossier devant les tribunaux. L’organisme exhorte toutefois le gouvernement à respecter les engagements pris par la province et ANB dans l’ordonnance de 2018 et à rendre publiques ses plus récentes statistiques.

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Pour de plus amples renseignements :

Éric Dow, Responsable des communications et des relations publiques

communications@sanb.ca — Téléphone portable : 506-878-0948


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