Commissariat aux langues officielles du NB : un rapport qui manque de mordant

Plus tôt aujourd’hui à Fredericton, la Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Mme Shirley MacLean, a dévoilé son rapport officiel pour l’année 2020-2021, son premier à titre de commissaire pour l’ensemble de la période.

À la suite d’une première lecture du document, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) souhaite émettre les observations suivantes. 

Tout d’abord, il est malheureux de constater que la grande majorité des éléments soulevés par la commissaire MacLean dans son rapport représentent surtout des observations et des constats, plutôt que des recommandations ou des avertissements. Alors que le Commissariat a traditionnellement joué le rôle de chien de garde des droits linguistiques, il est clair que Mme MacLean cherche à jouer un rôle de promotion plutôt que de défense des droits linguistiques des francophones, qui sont année après année les grands perdants du bilinguisme officiel tel qu’incarné par le gouvernement Higgs.  

Pour la SANB, cette distinction entre promotion et protection n’est pas sans incident. 

D’ailleurs, la SANB s’inquiète des statistiques en matière de plaintes jugées non recevables, qui démontrent une augmentation nette. Devant cette réalité, l’organisme se pose les questions suivantes : quelle est l’origine de cette augmentation et quelle est son incidence sur le Commissariat plus généralement ? Est-ce que les plaintes jugées non recevables augmentent avec le nombre total de plaintes déposées, ou est-ce que cette augmentation témoigne plutôt d’un manque de volonté d’enquêter de la part du Commissariat ? À l’heure actuelle, nous n’avons pas les réponses à ces questions. 

En outre, il faut noter que ce sont les francophones qui doivent encore faire respecter leurs droits de manière disproportionnée : 89 % (soit 113 plaintes recevables sur 127)! Une institution comme l’Assemblée législative demeure un foyer d’assimilation pour les francophones, tel que le relève la commissaire, avec seulement 16 % des interventions effectuées en français, contre 84 % en anglais. Ces statistiques démontrent clairement qu’on doit être ferme et sonner la fin de la récréation au gouvernement, plutôt que de ménager la chèvre et le chou. 

En lisant le rapport, il est évident que le bureau de la commissaire, dans son état actuel, semble très peu engagé dans la défense des droits linguistiques. Alors que le montant de plaintes augmente, notamment à cause de la pandémie et de l’absence de leadership politique en ce qui concerne le bilinguisme des conférences de presse du gouvernement, la commissaire apporte très peu de recommandations ou de solutions, se complaisant d’émettre des constats, tout bonnement. 

« La SANB sympathise avec le désir de la commissaire de s’élever au-dessus de la mêlée politique, il n’en demeure pas moins que le gouvernement Higgs manque régulièrement à ses obligations en matière de langues officielles, ce qui exige une réponse beaucoup plus robuste de la part du commissariat, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.   

« Après plus de 50 ans de bilinguisme officiel, il est très décevant que la Commissaire ne puisse pas jouer son rôle traditionnel de chien de garde. Soyons très clairs : au Nouveau-Brunswick, même en 2021, la langue française, et par conséquent les francophones, est reléguée au second plan par notre gouvernement provincial. C’est une langue de seconde classe, une langue d’accommodement et de traduction. Et en lisant le rapport de la commissaire MacLean, j’ai l’impression que le commissariat n’a pas le mordant nécessaire pour y changer quoi que ce soit. La SANB réclame donc, dans la révision de la LLO que le gouvernement a entreprise sans enthousiasme, de renforcer le pouvoir et les moyens du commissariat. Cela fait partie des six axes notre mémoire, » a conclu le président Doucet. 


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Pour de plus amples renseignements : 

Éric Dow, directeur des communications

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