Métissage n’est pas synonyme de Métis : La SANB appuie la sortie de Mi'gmawe'l Tplu'taqnn

Crédit photo : Parcs Canada - Photo prise lors d'un évènement Mawiomi à Kouchibouguac

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Plus tôt aujourd’hui, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) a pris connaissance d’un communiqué publié hier par Mi'gmawe'l Tplu'taqnn Inc., organisme regroupant les chefs Mi’kmaq du Nouveau-Brunswick, dénonçant la revendication de droits autochtones sur leur territoire par des gens s’identifiant comme « Métis-Acadien ». La SANB partage les préoccupations des chefs à cet égard et s’inquiète de l’impact que pourrait avoir le mouvement « Métis-Acadien » plus généralement sur les efforts continus de la communauté acadienne envers la réconciliation.  

L’histoire des provinces atlantiques est riche et complexe, alimentée par multiples influences et acteurs d’origines diverses. Heureusement, il y a des historien·nes et des juristes issus de ces différentes communautés capables de faire le tri entre la vérité historique et les idées reçues, souvent le résultat d’histoires familiales déformées par le temps ou bien de mythes populaires quasi véridiques.

En ce qui concerne la question des alliances historiques et actuelles entre les Acadiens et les Nations de la Confédération Wabanaki, dont les Mi’kmaq, Wolastoqiyik et Peskotomuhkati, la grande majorité des historien·nes de toutes origines confondues sont d’accord : depuis le début de la colonisation en 1604, les Acadiens et les Wabanaki entretiennent des relations diplomatiques cordiales et stratégiques, ce qui a eu comme résultat un rapprochement singulier en Amérique du Nord entre nations colonisatrices et autochtones .

D’ailleurs, les Acadiennes et les Acadiens reconnaissent dans leur récit national l’importance des Premières Nations à leur survie lors de trois périodes précises : lors de la colonisation, lors des guerres franco-anglaises et lors de la Déportation. Dans son livre A Great and Noble Scheme, l’historien états-unien John Mack Faragher note la forte influence de la culture des peuples membres de la Confédération Wabanaki sur l’identité acadienne (par exemple : la toponymie, les légendes, le mode de vie, etc.).

Bref, comme le souligne Mi'gmawe'l Tplu'taqnnl, les Mi’kmaq et les Acadiens au Nouveau-Brunswick partagent une longue histoire commune que l’on se doit de valoriser. Toutefois, cette relation engendre des responsabilités particulières, ce qui incite la SANB à se joindre aux chefs en dénonçant la revendication par certains d’une identité « Métis-Acadiens » au Nouveau-Brunswick.

« En français, nous utilisons dans certains contextes le terme général métis, avec minuscule, pour désigner une personne dont le père et la mère ne partagent pas les mêmes origines ethniques », affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB. « Toutefois, ce terme à un sens juridique bien particulier au Canada lorsqu’utilisé pour dénoter une collectivité ou une identité ethnoculturelle spécifique », précise le président Doucet.

« Métis, avec majuscule, désigne un peuple autochtone distinct et reconnu habitant principalement le centre du pays, descendant des unions entre diverses nations autochtones et des colons pour la plupart français. Les Métis font partie des trois groupes autochtones reconnus au pays, au même titre que les Inuits et les Premières Nations, et ont leur propre langue, culture et traditions historiques », poursuit le président Doucet.

« Bien qu’il ait eu et qu’il continue à avoir des métissages entre des personnes et des familles acadiennes et autochtones, les historiens et les juristes ne reconnaissent pas l’existence d’une nation métisse distincte dans l’Est canadien. Prétendre ainsi représente une forme d’appropriation culturelle malsaine qui devient particulièrement problématique lorsqu’utilisée pour revendiquer des droits ou des fonds (ex. bourses d’études) qui devraient normalement revenir aux véritables peuples autochtones du territoire », a conclu le président Doucet.

La SANB encourage l’ensemble des Acadiennes, des Acadiens et des francophones de la province à célébrer l’apport inestimable des Premières Nations à notre histoire et au développement de notre identité acadienne. Toutefois, il est important de célébrer ces liens ancestraux ainsi cette amitié historique et actuelle de manière respectueuse, en écoutant et en appuyant nos plus anciens alliés dans leur quête d’égalité et de réconciliation.

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Pour de plus amples renseignements : 


Éric Dow, directeur des communications

communications@sanb.ca — Cellulaire : 506-878-0948

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