Réforme en santé : La communauté acadienne aux aguets

Alors que le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’apprête à lancer un processus de consultation de la population en vue d’une réforme du système de santé de la province, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Égalité santé en français (ÉSF) et l’Association francophone des aîné.e.s du Nouveau-Brunswick (AFANB) dénoncent le peu de détails actuellement offerts par le gouvernement sur la forme que prendront ces consultations.

Les trois organismes soulignent également d’importantes carences quant aux statistiques présentées dans le document publié par le ministère de la Santé le 26 janvier 2021, Agir en faveur de soins de santé publique fiables : Document de travail sur l’avenir des soins de santé au Nouveau-Brunswick.  

« Alors que la tentative de réforme bâclée de l’année dernière demeure très fraîche dans nos mémoires, la SANB tient à souligner l’importance primordiale de ce dossier pour le bienêtre, voire pour la pérennité de nos communautés acadiennes et francophones, notamment en région rurale, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.  

« L’accès à des soins de santé de qualité égale sur l’ensemble du territoire doit faire partie d’une vision provinciale de développement communautaire ; une vision qui tient compte non seulement des besoins communautaires en matière de santé, mais également de la langue et du développement économique régional », poursuit le président Doucet.  

« L’accès à des services de qualité égale, dans toutes les régions de la province, est essentiel au développement de nos communautés » – Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB. 

Égalité santé en français abonde dans le même sens et dénonce de la même voix le peu de détails fournis par le gouvernement quant au processus de consultation proposé. « En ce moment, le gouvernement se fait très avare sur ses intentions, » affirme Jacques Verge, secrétaire d’Égalité santé en français.  

« Dans la documentation offerte par la ministre Shepherd jusqu’à présent, il n’y a aucune mention ni de la langue ni des régies de santé, et les statistiques présentées ne sont pas subdivisées en fonction de nos différentes collectivités. » — Jacques Verge, secrétaire d’ÉSF 

« Le gouvernement compte procéder par des séances virtuelles à huis clos. Cette démarche aura sans doute comme résultat de restreindre le nombre d’intervenants potentiels, tout en nuisant à la transparence du processus dans son ensemble. Comment s’assurer que la démarche vise réellement à sonder la population et non à valider une vision déjà bien définie de la réforme ? » s’interroge M. Verge.  

Enfin, l’AFANB souligne que l’absence d’une vision davantage décentralisée des soins de santé risque d’avoir un impact disproportionné sur les aîné.e.s francophones de la province, notamment dans les foyers de soins en région rurale. L’organisme se questionne également sur la forme virtuelle que pourront prendre les consultations, qui risque de mettre à l’écart tout un segment de la population moins à l’aise avec la technologie ou qui n’y ont pas accès. 

« Les économistes et démographes démontrent très clairement que le vieillissement de la population au Nouveau-Brunswick est un phénomène qui risque d’avoir d’énormes répercussions sociales et économiques sur notre province, surtout dans nos régions francophones », dit Marcel Larocque, président de l’AFANB.  

« Il faut s’assurer que notre population vieillissante ait accès à des soins de longue durée leur permettant de vivre dans la dignité, et que nos communautés aient accès à des installations et à des services de santé qui leur permettent d’attirer et de retenir la relève, » poursuit le président Larocque. 

« Soyons très francs : nous sommes tous concernés par l’état de nos soins de santé et les citoyens doivent avoir leur mot à dire. Un processus de consultation réussi sera essentiel si le gouvernement souhaite que sa réforme soit vue comme légitime auprès des citoyens et citoyennes de cette province. » — Marcel Larocque, président AFANB 

C’est donc pour toutes ces raisons que la SANB, ÉSF et l’AFANB demandent une révision du plan de consultation proposé par le gouvernement, afin de s’assurer que l’ensemble des acteurs communautaires et des citoyens aient leur mot à dire sur cette réforme importante.  

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Pour de plus amples renseignements :

Éric Dow, Directeur des communications

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