Robert Gauvin et le nouveau pouvoir acadien

Que vous soyez d’accord ou non avec ces actions jusqu’à présent au sein du Parti conservateur du Nouveau-Brunswick, nul ne peut nier la difficulté de la situation dans laquelle se trouve le vice-premier ministre Robert Gauvin. Dès son entrée en fonction, monsieur Gauvin a dû naviguer en eaux troubles ; le seul et unique député francophone au sein d’un caucus conservateur mené par un chef manifestement hors de son élément en ce qui concerne le maintien du fragile équilibre entre les deux communautés de langues officielles de la province.

Depuis quelques cycles électoraux, nous constatons une inquiétante polarisation de la population néo-brunswickoise sur les fronts linguistiques, politiques et géographiques. Afin de répondre en partie à la problématique posée par l’absence d’une diversité de voix francophones au sein de son caucus, Blaine Higgs a choisi de nommer à son cabinet un lieutenant francophone, confiant le mandat de vice-premier ministre à Robert Gauvin. Ainsi, monsieur Gauvin s’est vu transformer, du jour au lendemain, en une sorte d’émissaire du peuple acadien à l’intérieur du gouvernement ; un solitaire francophone tâché à agir comme l’intermédiaire entre les Gaulois et l’armée romaine.

Malgré les lourds défis posés par cette conjoncture, monsieur Gauvin a tout de même réussi à quelques reprises à tirer son épingle du jeu, notamment lors des efforts de mobilisation qui ont mené au maintien du Consulat de France à Moncton. D’ailleurs, lors de son passage au Téléjournal Acadie mardi dernier pour exprimer son désaccord avec la décision du gouvernement de procéder à la fermeture la nuit de six hôpitaux régionaux, monsieur Gauvin a cité le maintien du Consulat comme exemple de ce qui est possible lorsque l’ensemble des acteurs de la communauté acadienne se mobilisent pour faire avancer un but commun. Il a même terminé l’entrevue en lançant un appel à la solidarité et à la coopération aux divers acteurs communautaires sur cet important dossier dans le but d’infirmer la décision de son premier ministre.

Mettant de côté les questions que soulèvent ces propos quant à la solidarité ministérielle et au futur de monsieur Gauvin au sein du caucus conservateur, c’est le non-dit qui frappe particulièrement dans cet appel à la solidarité lancé par le vice-premier ministre. En citant l’exemple du Consulat, c’est comme si monsieur Gauvin laissait entendre que si les divers acteurs communautaires acadiens se montrent unanimes sur un dossier et que leurs revendications sont ensuite partagées par le vice-premier ministre, monsieur Gauvin devient, de facto, la voix de la communauté francophone et acadienne au sein du gouvernement. Une fois accordée cette sanction communautaire, monsieur Gauvin peut alors faire savoir au premier ministre que s’il procède à la fermeture des hôpitaux la nuit, il le fera sans l’approbation d’au moins un tiers de la population.

C’est pour cette raison que la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick se montre solidaire avec monsieur Gauvin. Maintenant, ce sera à monsieur Higgs de déterminer quel sera son héritage auprès des Acadiens et francophones solidaires de cette province.


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