Intégration des élus du People’s Alliance au Parti progressiste-conservateur du N.-B. : une occasion pour enterrer l’anti-bilinguisme au Nouveau-Brunswick

Plus tôt aujourd’hui en conférence de presse conjointe à Fredericton, le chef du People’s Alliance, M. Kris Austin, et le premier ministre Blaine Higgs ont annoncé la dissolution du People’s Alliance, une formation politique ouvertement anti-bilinguisme comptant deux élus à l’Assemblée législative. Les députés alliancistes seront désormais absorbés au sein du caucus du Parti progressiste-conservateur.  

De prime abord, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) voit cette nouvelle comme une officialisation de la collaboration existante entre le gouvernement et les députés alliancistes. D’ailleurs, bien que cette nouvelle puisse paraitre inquiétante à première vue pour les francophones de la province, elle représente ironiquement une occasion intéressante pour le premier ministre à enterrer pour de bon le mouvement anti-bilinguisme au Nouveau-Brunswick, notamment en vue de la révision imminente de la Loi sur les langues officielles.  

À cet égard, si les conservateurs obligent les anciens députés alliancistes à adhérer publiquement à l’ensemble des valeurs du parti, dont le respect sans équivoque du bilinguisme officiel et de la dualité linguistique, cette décision pourrait représenter la fin de la recrudescence du mouvement anti-bilinguisme tel qu’incarné par le défunt People’s Alliance et son prédécesseur le Coalition of Regions (COR).   

Toutefois, si cette décision incite le premier ministre à gratifier davantage ses antécédents anti-bilinguisme, cette décision représentera pour les conservateurs une négation complète de leurs prétentions de gouverner pour l’ensemble des citoyennes et des citoyens de la province. 

«Avec l’annonce de la fusion entre le People’s Alliance et les progressistes-conservateurs, le premier ministre Higgs devra maintenant plus que jamais faire preuve d’ouverture et d’écoute à l’égard de la communauté acadienne et francophone de la province,» affirme M. Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.  

«Alors que la province devra bientôt annoncer ses intentions quant à l’imminente révision de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, le gouvernement se voit donner une occasion en or à mettre le dernier clou dans le cercueil d’un parti politique ouvertement opposé au bilinguisme, tout en faisant concrètement avancer les droits et les aspirations de la communauté acadienne et francophone de la province,» ajoute le président Doucet.  

«Inversement, si le premier ministre utilise cette intégration des députés alliancistes au sein de son parti comme prétexte pour s’attaquer davantage aux acquis de la nation acadienne dans la province, M. Higgs se verra confronté à une opposition francophone telle qu’il n’a jamais vu. Si cette journée représente comme l'a dit M. Higgs une "momentous day" (une grande journée), il reste juste à voir si elle le sera également pour les Acadiennes, Acadiens et francophones de la province,» a conclu le président Doucet.  


– 30 —

Pour de plus amples renseignements :

Éric Dow, directeur des communications

communications@sanb.ca — Cellulaire : 506-878-0948

Vers le haut