Budget fédéral :

Un manque de prise en compte des communautés francophones   

PETIT-ROCHER, le 22 avril 2015 – La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) est déçue que le budget fédéral n’ait que peu de retombées positives sur les communautés francophones et acadiennes du pays.

Hier, le gouvernement fédéral a déposé son budget en émettant le souhait de rétablir l’équilibre budgétaire et de baisser le taux d’imposition. Il s’agit d’une initiative appréciée. Toutefois, l’atteinte de l’équilibre budgétaire ne doit pas passer par des réductions de financement de programmes vitaux.

Ainsi, le budget fédéral ne prévoit aucune mesure qui permet aux décideurs fédéraux de respecter ses obligations constitutionnelles à l’égard des communautés francophones et acadiennes au Canada. Or, il paraît difficile de continuer à assurer la pérennité des langues officielles du pays sans appui additionnel, notamment s’il s’agit d’une langue parlée par une minorité.

Il a été constaté, au cours des dernières années, de compressions importantes au sein de notre diffuseur public, Radio-Canada, ayant entrainé des mises à pied de personnel dans les régions et la vente de l’édifice abritant Radio-Canada à Moncton. Toutefois, présenter des émissions qui reflètent les réalités locales et en français permet aux francophones vivant en contexte minoritaire de s’identifier aux sujets abordés, mais également de constater qu’ils ont une place à la télévision nationale. Pour la communauté acadienne et francophone du Nouveau-Brunswick, le respect de l’identité culturelle et linguistique à la télévision constitue donc un élément crucial dans l’atteinte de son épanouissement.

En outre, le gouvernement fédéral mise sur l’immigration pour contrer les défis démographiques au pays. Pour les communautés francophones et acadiennes, ces défis sont encore plus grands. Pourtant, le budget fédéral ne démontre aucune mesure concernant l’immigration francophone au Canada.

Jeanne d’Arc Gaudet, présidente de la SANB a ainsi déclaré que « les ententes conclues entre le fédéral et le provincial doivent être accompagnées de clauses linguistiques à respecter. Il est important que le gouvernement fédéral assure un soutien aux provinces en termes de respect linguistique, puisque cette clause est enchâssée dans la Constitution canadienne. Également, un point important et dénoncé à maintes reprises est l’absence d’un plan cohérent en immigration francophone au fédéral, qui soutiendrait les plans provinciaux. Cela nuit gravement à la pérennité de nos communautés puisqu’il n’y a qu’un faible renouvellement de la population. Le Nouveau-Brunswick est la province qui démontre le taux de vieillissement le plus important au pays. Toutefois, le renouvellement de la population francophone par l’immigration n’est actuellement que de 14%, alors qu’il y a 33% de francophones dans la province. Il faudrait accueillir 33% d’immigration francophone au Nouveau-Brunswick afin d’atteindre un renouvellement efficace de notre communauté francophone et acadienne. »