Crise en santé : Le problème n’est pas la langue

Hier soir, lors d’une entrevue sur les ondes du Téléjournal Acadie, la PDG du réseau de santé Vitalité, Dre France Desrosiers, a tenu des propos fort inquiétants. Interrogée sur le transfert récent de patients francophones vers des centres hospitaliers du réseau de santé Horizon, Dre Desrosiers a spécifié que, dorénavant, les régies se doivent de collaborer de façon accrue et que, lorsqu’on « parle de sécurité des patients et de capacité, la langue ne compte plus. »

La SANB s’inquiète de ces propos pour plusieurs raisons :  

Tout d’abord, il est important de souligner que tous et toutes comprennent que nous vivons actuellement un contexte de pandémie mondial. Notre système de santé connaît une période de stress élevée et nos professionnel.le.s de la santé travaillent corps et âme pour assurer la sécurité de leur patient.e.s. D’ailleurs, la SANB reconnaît que l’idée de promouvoir certaines collaborations stratégiques entre les régies francophone et anglophone ne devrait pas être rejetée d’emblée.  

Cela dit, avec tout le respect pour Dre Desrosiers, le défi qui est à la source de cette problématique actuelle, soit la pénurie de main-d’œuvre dans nos hôpitaux, prédate l’arrivée de la pandémie et ne peut pas être utilisé comme prétexte pour bafouer nos droits linguistiques si durement acquis.  

La SANB dénonce depuis de nombreuses années divers facteurs qui contribuent aux difficultés reliées au recrutement et à la rétention, notamment le personnel infirmier. Ici, nous pouvons citer les actions de l’organisme pour voir invalider l’utilisation de l’examen NCLEX-RN, qui a d’abord été conçu en anglais aux États-Unis et qui désavantage les diplômé.e.s francophones parce que les ressources de préparation en français sont moins nombreuses. Nous pouvons également citer les obstacles rencontrés par les personnes immigrantes francophones, qui peinent à se trouver du travail dans la province en raison de lourdeurs administratives qui empêchent la reconnaissance des diplômes et les incite à déménager au Québec.  

« La pandémie nous démontre à quel point notre système de santé, ainsi que nos acquis linguistiques, sont fragiles, » affirme Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.  

« Comment pouvons-nous intégrer différentes solutions afin d’assurer une gestion saine de notre réseau de santé, afin d’en assurer l’efficience? Un début serait de s’attaquer aux conditions de diplomation et de travail du personnel infirmier, ainsi qu’à la reconnaissance des diplômes. Toutefois, le réseau Vitalité ne peut pas se permettre de baisser les bras et de remettre en doute sa principale raison d’être, soit de desservir la population francophone dans sa langue, » a poursuivi le présent Doucet.  

« Cette situation met en lumière l’importance de la première recommandation avancée par SANB dans son mémoire présenté dans le cadre de l’actuelle réforme en santé, soit “que les deux régies de santé existantes et leur désignation linguistique soient confirmées, et que la dualité en santé respecte les droits de la communauté linguistique francophone, tel que stipulé par l’article 16.1 de la Charte des droits et des libertés.’’ » 

« N’oublions pas que la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick est en cours de révision. La communauté acadienne doit se montrer solidaire et unie pour faire comprendre au gouvernement que nos droits linguistiques, y compris en santé, sont non négociables, » a conclu le président Doucet.  


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Pour de plus amples renseignements :

Éric Dow, Directeur des communications

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