Déclaration du président Doucet : « L’Acadie doit dénoncer la violence envers les pêcheurs mi’kmaq »

Depuis plusieurs semaines, la SANB observe avec grande inquiétude la crise de la pêche qui se déroule actuellement dans la région sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, notamment dans les régions acadiennes de la Baie Sainte-Marie et de Par-en-Bas.

Bien que cet enjeu soit d’une envergure provinciale, voire nationale, il est important d’analyser le rôle que jouent nos communautés francophones dans la crise actuelle, dans l’espoir de cibler des solutions équitables qui respectent à la fois les droits autochtones, la pérennité de la ressource et le développement économique de nos régions acadiennes, qui dépendent grandement de l’industrie de la pêche.  

Cela étant dit, en tant que président de la SANB, je suis dans l’obligation morale de dénoncer dans les termes les plus forts possible les incidents de violence et d’intimidation survenus plus tôt cette semaine à Pubnico-Ouest, et tout autre acte de violence perpétré lors des dernières semaines envers la communauté mi’kmaq.  

À bien des égards, ce conflit est le résultat d’une politique d’inaction de la part du fédéral et des provinces depuis l’intronisation de l’arrêt Marshall, il y a vingt ans déjà. Étant moi-même issu d’une communauté rurale côtière, je comprends les frustrations des communautés concernées reliées à l’incertitude engendrée par ce manque flagrant de leadership gouvernemental. Après tout, la pêche dont il est question est un important gagne-pain pour plusieurs et l’épine dorsale de l’économie de la région.  

Toutefois, ne soyons pas naïfs : le racisme anti-autochtone est un facteur non négligeable qui contribue à enflammer dangereusement la situation actuelle. En tant qu’Acadiens et Acadiennes — en tant qu’humains —, nous devons tous et toutes dénoncer la violence envers les pêcheurs mi’kmaq et les communautés autochtones des provinces atlantiques, si nous espérons arriver à une résolution pacifique de la situation dans les plus brefs délais. 

Même si la situation actuelle est très complexe, la violence n’est jamais la solution. L’Acadie, à titre de nation historiquement alliée des Mi’kmaq, a une obligation morale et historique de reconnaitre cette relation, et d’agir en conséquence, avec un respect et une compréhension des difficultés auxquelles les autochtones font face depuis des siècles. En tant que minorité avec sa propre histoire mouvementée, l’Acadie doit reconnaitre l’importance de la lutte des Mi’kmaq à faire valoir leurs droits constitutionnels et à lutter pour le maintien de leur langue et de leur culture. Nous pouvons ne pas être d’accord sur tout, mais il faut d’abord et avant tout dénoncer et cesser la violence envers les pêcheurs autochtones avant que la situation puisse se résoudre.  

En terminant, j’exhorte le très honorable premier ministre Justin Trudeau et l’honorable ministre des Pêches, Mme Bernadette Jordan, à se rendre sur les lieux et à rassembler l’ensemble des parties prenantes afin de calmer les tensions et d’arriver à une solution équitable pour tous. L’apparente inaction du Bureau du premier ministre sur ce dossier témoigne d’un manque de leadership de la part du gouvernement fédéral qui trahit ses valeurs quant à la réconciliation et au développement de nos communautés de langues officielles en situation minoritaire.  

Solidairement,  

Alexandre Cédric Doucet 

Président de la SANB

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Pour de plus amples renseignements :

Ali Chaisson, Directeur général

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