Départ de la présidence de la SANB le 9 juin prochain à Shippagan         

Depuis plus de dix ans, plusieurs membres de ma famille et de bons amis me disent que j’ai fait ma part pour l’Acadie. Étant de l’école de feu Martin J. Légère, je pense que personne ne réussit vraiment à faire sa part. Mais, il faut à un moment donné reconnaitre ses limites physiques.

Quand je suis revenu d’un premier congé de maladie le 3 mars, j’avais déclaré que j’étais dangereusement en forme, et je l’étais en comparaison au début de ce congé, et il parait aussi que je suis un bon acteur. Mais la réalité m’a vite rattrapé. Je dois impérativement me refaire une santé. Je ne suis cependant pas à l’article de la mort.

Par ailleurs, plusieurs conviennent que la SANB est en grande forme. La SANB est plus en santé que son président actuel. Les dossiers sont nombreux, mais certaines causes stagnent et même régressent. C’est le propre d’un combat comme celui qu’on mène. Je ferai le bilan de ces cinq années à la présidence à l’assemblée annuelle de la SANB qui se tiendra les 8-9 juin à Shippagan. Je rendrai donc les armes un an avant la fin de mon troisième mandat de deux ans.

Je profiterai de mon dernier rapport à titre de président devant les membres de l’AGA de juin, pour faire le bilan des dossiers de l’éducation et de la petite enfance, de la santé, des langues officielles, des élections scolaires-municipales et en santé, de la lettre du 6 novembre et autres.

La principale raison qui m’avait incité à vouloir présider un autre deux ans la SANB  a été la réception enthousiaste et positive des membres individuels et organisationnels de la SANB aux quatre propositions majeures que j’avais déposées en novembre 2011 pour redynamiser le pouvoir politique acadien. Ces propositions tournaient autour d’une plus grande rationalisation des ressources humaines, financières et matérielles ; la tenue simultanée aux quatre ans du maximum d’assemblées annuelles des organismes membres afin de faire sporadiquement la  démonstration ostentatoire de notre volonté de vivre égalitaires ; l’élection au suffrage universel des officiers de la SANB ; et la campagne tenue au printemps 2012 encourageant le maximum de personnes à se présenter aux élections, et ce fut un succès.

D’importants dossiers devraient évoluer substantiellement d’ici juin : il y aura le dépôt de la nouvelle carte électorale ce vendredi ; le dépôt prochain de la nouvelle Loi sur les langues officielles ; la mise en branle de l’étude de faisabilité sur le projet du centre communautaire à la Cathédrale de Moncton ; le venue prochaine d’une nouvelle Loi sur l’éducation ; la rencontre SANB-Premier ministre… J’investirai toute l’énergie que vous me connaissez dans ces dossiers.

Je quitterai la présidence de la SANB, mais je ne quitterai jamais la SANB comme telle ni l’Acadie. Je suis fait de ce matériau humain qui militera jusqu’au dernier souffle pour l’Acadie. J’aspire à une vie de simplicité volontaire, plus familiale et même artistique. Mon séjour de deux mois à Montréal m’a permis de réaliser que je pouvais très bien vivre en dehors de la turbulence quotidienne. Je me réserve une très petite fenêtre ouverte sur les élections fédérales de 2015. Je serai théoriquement plus tranquille dans la prochaine année. Vus mes états financiers précaires, je devrai sporadiquement faire quelques contrats.  Comme le chantait si bien Georges Brassens, et je fais miennes ses paroles, à savoir « mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente ».

J’en profite pour remercier très sincèrement tout le personnel de la SANB, les nombreux membres du Conseil d’administration et des Comités, de même  les autres centaines de bénévoles impliqués d’une façon ou d’une autre dans l’organisation, et dans la longue marche pour une Acadie aspirant au moins à l’égalité réelle. Longue vie à la SANB et à l’Acadie !