La SANB demande au PM de bonifier les recommandations, sinon…

Le rapport Leblanc sur la santé en français ne va pas assez loin

S’il contient des éléments intéressants, le rapport de Gino Leblanc intitulé Pour un système de santé en français amélioré au Nouveau-Brunswick ne va pas assez loin pour garantir une gestion en français pleine et entière pour la communauté acadienne de la province, estime le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, Jean-Marie Nadeau.

Le président de la SANB convient que le rapport Leblanc a plusieurs pistes intéressantes et que certaines de ses recommandations vont dans la bonne direction, mais dans son ensemble, le rapport reste tiède sur plusieurs éléments clés relativement aux garanties juridiques auxquelles ont droit les Acadiens et francophones de la province.

« La première recommandation qui stipule qu’une déclaration du Premier ministre affirme que la Régie A constitue une institution francophone, ne nous apporte aucune garantie linguistique. Au niveau juridique, c’est à peine mieux qu’un vœu pieux. Nous demandons qu’une telle affirmation se retrouve dans une loi, rien de moins », explique d’entrée de jeu M. Nadeau.

Le président de la SANB trouve également que M. Leblanc ne fait pas assez référence à la Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles du N-B dans son rapport. « C’est plutôt timide de ce côté-là, notamment au niveau de la langue de travail. On sait pertinemment bien depuis septembre 2008, que la Régie A s’est bilinguisée. Ceci n’a aucun rapport avec une gestion communautaire de nos services de santé en français. Je rappelle à nos consœurs et confrères anglophones qu’ils recevront toujours des services exemplaires dans la langue de leur choix dans une institution de santé francophone, comme quoi la gestion, la langue de travail et le service sont des éléments distincts dans le présent dossier », a tenu à ajouter ce dernier.

Pour ce qui est de la composition du conseil d’administration, qui prévoit un certain nombre de membres élus par la population acadienne et francophone, selon le rapport Leblanc, M. Nadeau estime que les deux tiers (2/3) se doivent d’êtres élus au suffrage universel.

« Dans sa réponse au rapport Leblanc, que nous attendons très prochaine, la SANB demande donc au Premier ministre de bonifier de façon importante les recommandations du commissaire, sinon, la lutte va se poursuivre pour que nos droits et nos acquis linguistiques soient respectés », a conclu M. Nadeau.