PETIT-ROCHER, le 21 juin 2016 – Le président par intérim de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Philippe Beaulieu, partage l’avis de la Commissaire aux langues officielles, Katherine d’Entremont, à l’effet qu’après près d’un demi-siècle de bilinguisme officiel au N.-B., la communauté acadienne et francophone ne puisse pas recevoir d’excellents services bilingues à tout point de vue partout dans la province.

   Dans son rapport annuel, rendu public aujourd’hui, Madame d’Entremont présente les résultats d’une vérification qui visait à déterminer si les ministères et organismes gouvernementaux (Partie I) offrent et fournissent leurs services dans les deux langues officielles dans toutes les régions de la province.
« Les résultats de cette vérification révèlent que ce n’est pas le cas, déplore M. Beaulieu. Les citoyens du Nouveau-Brunswick obtiennent en général des services gouvernementaux dans la langue de leur choix, mais il reste des problèmes, essentiellement pour les francophones. »
Par exemple, lors de vérifications par téléphone, il y a eu un taux d’échec de 18,2 % pour l’obtention d’un service en français dans la région Fundy et de Saint-Jean, la pire région à ce chapitre. Un taux d’échec de 6,3 % est aussi à signaler dans une région plus francophone, le Restigouche.
« Nous déplorons également le manque d’offre active de service qui est obligatoire depuis l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues officielles (LLO) en 2002,  d’ajouter M. Beaulieu. Il est inconcevable que l’offre active dans les deux langues soit faite qu’une fois sur cinq. C’est évident que les gens hésitent à demander un service dans la langue officielle de leur choix si on les accueille seulement dans l’autre langue. L’absence d’offre active verbale mènera souvent à la prestation d’un service dans la langue choisie par l’employé plutôt que dans celle qu’aurait choisie le citoyen. »
Monsieur Beaulieu invite également le gouvernement à réviser son plan Le bilinguisme officiel : une valeur fondamentale et à donner suite aux recommandations fondamentales formulées au cours des deux dernières années par Madame d’Entremont.
La SANB déplore aussi le fait que la mise en application de la LLO soit défaillante lors de l’embauche de tierces parties par le gouvernement provincial.
« Le gouvernement doit se réveiller et produire un plan qui respecte sa loi. Le gouvernement a une responsabilité face aux citoyens; celle de respecter sa propre loi », souligne Philippe Beaulieu.

« Le N.-B. peut et doit être à la hauteur de son statut de seule province canadienne officiellement bilingue, de conclure M. Beaulieu. Cela nécessite d’abord du leadership afin que le respect des deux langues et des deux communautés linguistiques officielles soit une véritable priorité et non un simple sujet de discours. Il serait dommage d’avoir encore à nous adresser aux tribunaux pour faire respecter nos droits linguistiques. »

 

Pour plus d’information communiquer avec :
Claire Lanteigne au (506) 381-8137

 

   La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick est un organisme provincial voué à la défense et à la promotion des droits et des intérêts de la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick